Le ciel est dégagé, le soleil aussi éclatant qu'il l'a été une dizaine de minutes auparavant. A peine eut-elle le temps de s'abriter, qu'il s'était arrêté de pleuvoir. Comme ça, aussi vite qu'elle est apparue, l'averse a disparu. Elle sourit, des perles de pluies dégoulinant de ses boucles brunes humides. On l'avait pourtant prévenue, le temps est aussi imprévisible que capricieux ici et, finalement, elle réalise à quel point. Elle enfourche aussitôt sa bicyclette écarlate. Elle est trempée jusqu'aux os mais elle n'en a que faire alors qu'elle glisse habilement à travers les méandres de la vielle ville. Autour d'elle, la cité est vivante. Une bande d'amis sort d'un coffee-shop en s'esclaffant alors qu'une autre est réunie autour d'une barquette de frites. Un couple s'extasie devant un bambin et quelques touristes portent un regard admirateur sur l'architecture des environs, appareil photo à la main. Une passante hurle des directives dans son téléphone portable alors qu'une autre tente tant bien que mal de calmer un enfant en pleurs. Amsterdam, se dit-elle, est une ville comme toutes autres. Et pourtant, alors qu'elle dévale ses ruelles, elle peut distinctement sentir cet air de liberté dans ce vent venu du nord qui souffle dans sa chevelure. Cette insouciance, cette simplicité, cette soif de vivre qui planent et qui lui donnent, à elle aussi, plus que tout, envie de prendre le temps et d'accepter la vie comme elle vient. Et puis, pourquoi pas ? Ainsi, il ne lui faut aucune raison de plus : les soucis et les inquiétudes sont oubliés, laissés à la brise. Emportés comme poussière au vent.